Des solutions pour limiter l’impact environnemental du web
Envoyer un mail est un jeu d’enfants et on aime tellement ça qu’on en envoie beaucoup.
8 à 10 milliards de mails sont échangés (hors spam) et 180 millions de recherches Google sont effectuées¹ chaque heure dans le monde. Pendant ce temps-là, les forêts soufflent un peu car on imprime moins de papier, et on optimise nos déplacements en optant pour des réunions en ligne. Pourtant on oublie souvent la facture énergétique salée qui accompagne nos usages numériques.
Contre toute attente, Internet n’a pas grand chose de virtuel. Nos données parcourent en moyenne 15 000 km à travers des kilomètres de câbles et de serveurs avant d’atteindre leur destination finale.² Outres les immenses datacenters à construire et à refroidir, il faut beaucoup d'énergie pour maintenir à flot notre hyperactivité numérique. On estime aujourd’hui que le secteur informatique consomme 7% de la consommation mondiale d’électricité soit plus que l’aviation civile³…Un chiffre en constante évolution avec la digitalisation croissante des services et le développement des objets connectés.
Quelques solutions pratiques
A défaut de se faire amish et de débrancher son modem, quelques solutions existent pour optimiser sa consommation. L’idée étant de limiter la pollution en se concentrant sur l’essentiel.
- Faites le ménage
Videz votre corbeille et nettoyez votre boîte mail des contenus inutiles.
Désabonnez-vous des millions de newsletters et autres emailings commerciaux qui ne seront jamais lus. Cleanfox, une application qui vous aide dans cette tâche, estime que 80% des emails ne sont jamais ouverts.
- Devenez un pro des recherches sur Internet
Tapez directement l’URL si vous connaissez le site recherché.
Mettez en favori les plateformes que vous visitez quotidiennement.
- Rebranchez votre bon vieux disque dur externe
N’utilisez le cloud que pour des contenus qui doivent être accessibles facilement. Le reste peut dormir sur un disque dur externe en attendant.
- Limitez votre consommation de streaming
Préférez le téléchargement quand cette option est disponible
- Eteignez vos appareils quand vous ne les utilisez pas
Quand vous dormez par exemple !
- Réparez vos outils
Aujourd’hui 47% des émissions de gaz à effet de serre générées par le numérique proviennent des équipements (ordinateurs, smartphones, tablettes, objets connectés, etc). Pour combattre l’obsolescence programmée et le marketing, vous pouvez essayer de maintenir le plus longtemps possible vos appareils en vie. Pour vous aider, l’Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie (Ademe) a compilé une série des bons gestes pour faire durer ses objets, à consulter ici. Et si malgré tous vos soins, votre précieux smartphone rend l’âme, vous pouvez peut-être trouver votre bonheur du côté des objets reconditionnés.
- Construire plus vert
Les développeurs (et leurs clients) peuvent aussi apporter leur pierre à l’édifice. Cela passe par le développement de sites plus “légers” en se concentrant sur les fonctionnalités nécessaires. Ensuite en optant pour des contenus moins gourmands, des images et des vidéos moins lourdes et des textes plus courts. Supprimer des contenus anciens et superflus peut aussi permettre d’alléger l’empreinte carbone.
Côté infrastructures, plusieurs avancés notoires ont été faites depuis ces dernières années, notamment suite à un rapport de Greenpeace qui dénonçait l’usage des énergies fossiles pour l’alimentation des data centers. Google, Facebook ou encore Apple ont beaucoup investi dans les énergies renouvelables. Plusieurs projets commencent à émerger pour récupérer la chaleur émise par les data centers pour chauffer des immeubles et même des piscines 4 !
Ce n’est pas toujours facile d’adopter les bons gestes parce que la pollution n’est pas nécessairement visible et désapprendre des automatismes prend du temps. En tout cas, ces quelques solutions peuvent permettre d'envisager nos usages numériques sous un oeil nouveau et expérimenter de nouvelles pistes de développement durable.
Pour aller plus loin :
Une conférence organisée par le mouton numérique “Internet, quel coût écologique ?” avec Coline Tison, réalisatrice du documentaire Internet, la pollution cachée et Philippe Bihouix, auteur de l’âge des low tech, vers une civilisation techniquement soutenable.
Coline Tison - Internet, la pollution cachée
France Inter Interception - Cliquer c’est polluer
Greenpeace - Il est temps de renouveler internet
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