Et si on parlait du télébénévolat ?
Les circonstances exceptionnelles liées à la crise sanitaire, ajoutées à la volonté et à l’imagination collectives, ont profondément changé la façon d’agir des bénévoles. Dès le premier confinement, les usages numériques se sont vite multipliés et ont permis de redonner vie aux associations. Ces pratiques nouvelles ouvrent de belles perspectives pour faciliter et renforcer l’engagement. Retour sur ces derniers mois et plein phares sur les atouts du télébénévolat !
La crise, un véritable accélérateur
Ils pratiquaient déjà le télébénévolat avant le confinement, le plus souvent sans le savoir et sans le nommer. En témoigne la proportion de bénévoles qui déclarent (1) agir à distance pour leur association, grâce au numérique :
Tous ces usages ont connu de fortes progressions au cours du premier confinement.
Le top 3 :
- Prendre part aux décisions : + 68%
- Se former et se perfectionner : + 50%
- Échanger avec les autres membres et dialoguer avec les partenaires : + 25%
C’est ainsi que, pendant que le télétravail se généralisait, deux-tiers des bénévoles pratiquaient le télébénévolat et restaient actifs grâce au numérique, durant le confinement :
- Pour 17%, c'était une première.
- Pour 27%, c’était l’occasion de se perfectionner et de découvrir de nouveaux outils.
- Pour 23%, déjà bien initiés, les circonstances n’ont rien changé et ils ont continué leurs interventions à distance.
****
Pour bon nombre de bénévoles, une réelle opportunité
Le télébénévolat a traversé toutes les générations pendant le confinement. Trois tranches d’âge se sont toutefois montrées particulièrement motivées. C’est pour elles, aujourd’hui, une réponse à leur envie d’engagement et à leurs contraintes :
- Pour les moins de 25 ans : une occasion de franchir le pas de l’engagement
- Pour les 25 – 34 ans : allier volonté de s’engager et manque de temps
- Pour les 60 – 70 ans : conjuguer disponibilité, recherche de sens et flexibilité
Au-delà des générations, le télébénévolat est une opportunité pour celles et ceux qui veulent se rendre utiles, en temps et en lieu choisis. Plus particulièrement, les personnes peu disponibles, celles habitant loin de leur association, celles ayant des difficultés à se déplacer...
****
Pour les associations, une réponse aux difficultés croissantes
Un an avant le confinement, au printemps 2019, le bénévolat arrivait en tête des préoccupations des responsables associatifs et il concernait 60% des associations (2). Il y a fort à parier que cette proportion serait nettement plus importante aujourd’hui, sous les effets de la crise.
A l’heure où les réunions en présentiel et les moments de convivialité font vraiment défaut, le télébénévolat ne fait pas forcément partie des solutions miracles dans la tête des uns et des autres. Il mérite pourtant d’être étudié de près, avec quelques pré-requis essentiels.
D’abord, en plaçant bien l’humain devant la technique : le télébénévolat n’exclut pas le présentiel et le travail en équipe, bien au contraire ! Prenons l’exemple des bénévoles qui interviennent ponctuellement : l’échange d’informations et quelques sollicitations à distance, ici et là, leur permettent de rester en contact avec l’équipe et de se sentir bien intégrés.
Aussi, en impulsant les pratiques et en accompagnant les volontaires, de préférence à plusieurs et avec l’appui d’une ou deux personnes un peu averties. Nul besoin d’être expertes !
En veillant également à préparer le terrain, étape par étape :
- Définir les besoins bénévoles de l’association
- Identifier les missions qui peuvent être menées à distance
- Créer une « fiche de poste » : objectif(s) de la mission, moyens à disposition, savoir-faire nécessaires, capacité d’autonomie requise avec désignation d’un référent si possible...
Et bien sûr, sans oublier les temps d’échanges par téléphone ou en visio, et les temps de rencontres et de convivialité !
Alors... Chiche ?
1) Enquête réalisée entre le 28 avril et le 11 mai 2020 auprès de 2 395 bénévoles de 16 ans et plus. Représentativité de l’échantillon assurée par la méthode des quotas appliquée aux variables "âge" et "genre".
2) Enquête nationale réalisée auprès de 2 595 responsables associatifs, entre le 9 avril et le 28 juin 2019. Echantillon national représentatif constitué d’après la méthode des quotas appliquée aux variables « budget », « emploi » et « secteur d’activité » des associations.
Vie Associative : passage en revue de l'engagement
La vitalité du secteur associatif français se mesure à l’aune de sa capacité à fédérer les...
Subventions : quelles priorités pour améliorer la cohésion sociale ?
La Direction générale de la cohésion sociale (DGCS) a publié ses priorités relatives à...
Dons aux associations : la suspension des avantages fiscaux à la loupe
De récentes polémiques ont poussé les instances parlementaires à se pencher sur la question des...
Quand commence une relation privilégiée avec une entreprise ?
Une décision du Conseil d’État rappelle que la lucrativité peut également provenir des relations...
Le Mouvement associatif s'exprime sur les travaux législatifs en cours
Les associations sont concernées par plusieurs travaux législatifs en cours, dont les contours...
Droit de subventionner une association de sauvetage de migrants en mer
Les associations d’aide aux migrants suscitent depuis quelques années un contentieux nourri,...